Mes frères mes amis.

...mes amants, mes amours, je n'ai pas le coeur fragile, vous vous méprenez. J'aime me faire dévorer par la couverture et j'aime le vers solitaire. J'aime vivre pour mourir au sang de l'astre, j'aime souffler mes empires de cartes (de coeurs) quand ils deviennent uniques et qu'ils penchent sous mes pieds. J'aime l'ombre d'une chinoiserie à mes mains, j'aime l'origamie de mes cils. J'aime la nuit tout le jour, et le soleil le soir. Vous-y croyez vous, à cette beauté franche et terrible ? Celle d'être seule avec soi, simplement, celle de douter même d'un miroir. Est-ce qu'on est ainsi ? Est-ce que notre coeur est si mal rappiécé ? Je me plaindrai à qui de droit, je n'ai pas le coeur que je mérite. Mes amants, mes amours, je n'ai pas le coeur fragile, je me méprends. Je n'ai pas de coeur, j'ai une cavité cardiaque béante, je n'ai ni tripes ni foi. Arrêtez vous dis-je, il n'y a plus rien à voler ! Je n'ai pas le coeur fragile, il ne bat pas simplement, il agonise, là, sous vos yeux. Alors arrêtez vous dis-je, il n'y a rien ici qui vaille la peine d'être volé.
Mes frères, mes amis, j'ai cru en un idéal de fraternité, il me manque, il manque à mes convictions. C'est terriblement décevant vous savez, mettre son coeur à nu - il a vu mon coeur nu ! - devant une personne, et voir cette moitié s'enfuir avec ce qu'il nous reste de pudeur. C'est terrible, vraiment. J'ai cru en un idéal à l'échelle d'un empire, il s'écroule, il croule sous mes mers et mes guerres, et je ne suis que la reine de coeur qui finit sur le carreau, mais ça n'est rien vous savez, cet empire s'ajoutera quelques cartes et des milliards d'atouts encore, mes séquelles s'oublieront. Mes frères, mes amis, j'ai une crampe au coeur qui ne me quitte plus. Je vous aime.

Comments

[Octobre gris]

elle était tienne pour ne pas être notre...

la connerie s'est fondue à deux coeurs pour n'expulser que le vide qui les maintenait battant

les maintienne aujourd'hui