A l'ombre d'un platane.
A l'ombre d'un platane en deuil
avec pour seule couverture quelques marguerites,
fait-il un peu moins froid de souvenirs ?
Un frisson à l'angle mort
où chutent les cascades blondes,
flocons de boucles.
Un frisson à l'angle Nord,
les soleils en écho à tes épaules,
triangles des Bermudes.
Et la courbe de tes reins
parcourant la paume de mes sens,
sinueuse déracinée
à l'ombre d'un platane en deuil.
J'ai roulé la terre jusqu'au bord du vide,
l'espace l'a engloutie,
il la mâchait comme
une douceur aux lèvres d'un enfant.
La chair des chemisiers
confondue à ta peau,
un anneau à tes doigts,
Saturne dans l'autre joue,
elle ne faisait pas de bulles.
L'univers a toussé,
le jeu n'était pas drôle,
trop de vide dans l'inutile
provoque des maux de vertiges,
des talons aiguilles
jusqu'aux orteils neigeux
oubliés là, égarés du temps,
sous quelques marguerites.
Si l'on pouvait marcher dans l'estomac,
un pèlerinage de fleurs fanées,
tousserais-tu encore une fois,
pour laisser s'échapper la lumière,
halo de paix sur nos nuits guerrières.
A l'ombre de quelques marguerites
avec pour seule couverture un platane en deuil,
ferait-il un peu moins froid de souvenirs ?
F* et mllE*