Les nuits rouges clignotantes.
Devant la cheminée
Tu m'en as donné
trois
trois cigarettes
pour fumer le ciel
et la torpeur sourde
La nuit tombait
lourde
les étoiles clignotaient
Le tournant n'est jamais loin
J'en ai consumé deux
deux vies
la tienne la mienne
il ne manquait plus que la nôtre
je l'ai laissée brûler
je l'ai laissée aux feux
Les cendres dans la cheminée
en lumières rouges
vers la nuit lourde et clignotante
Un soir je l'ai vue
nue dépouillée
tu l'habillais de tes mains
sur une peau d'animal
deux animaux
elle et toi
il ne manquait plus que nous
je l'ai laissée t'aimer mieux que moi
je l'ai laissée t'aimer
Sauvages
devant la cheminée
vous étiez le feu
vous étiez les braises
Le ciel est tombé ce jour là
J'ai volé le cendrier
ce qu'il nous restait de promesses
je me suis dérobée
avant la neige et la nuit
Un jour on me retrouvera
devant la cheminée
le corps nu
le coeur froid.